Conclusion

Comme on a pu le voir précédemment, la grande efficacité et la directivité du rayonnement laser font que nous avons des sources optiques extrêmement dangereuses pour l'oeil. Or les seuils de dommages les plus faibles pour l'oeil (mis à part la rétine) concernent les rayonnements dont la longueur d'onde est comprise entre 400 et 1400 nm. En effet, si on suppose que l'image formée sur la rétine par un faisceau parallèle est d'environ 10 µm et que le diamètre d'une pupille dilatée atteint 7 mm, une impulsion de quelques microjoules ou un faisceau laser He-Ne à émission continue de 1 mW suffisent à provoquer une lésion rétinienne.

Pour trouver une bande spectrale où le seuil de dommage de l'oeil est le plus élevé et les risques encourus sont les moins importants, il s'agit de trouver un compromis entre les spectres d'absorption des différentes parties de l'oeil.

Ainsi, pour une bande spectrale comprise entre 1,5 et 1,55µm, l'absorption est nulle au niveau du cristallin, de 75% au niveau de la cornée et de 25% au niveau de l'humeur aqueuse. On voit alors que la majeure partie de l'énergie laser va être absorbée au niveau de la cornée. L'épaisseur de cet élément optique permet de répartir l'absorption et d'avoir une énergie déposée par unité de volume faible limitant ainsi les dommages. La cornée présente une résistance aux rayonnements équivalente à celle de la peau, de plus elle a un pouvoir régénératif très important. En dehors de cette gamme de longueur d'onde l'oeil encoure de graves problèmes.

Les lasers pouvant fonctionner en propagation libre sans danger pour les utilisateurs doivent donc émettre dans la bande spectrale de sécurité oculaire (1,5-1,55µm). Ces lasers sont dit à sécurité laser oculaire. Cette bande spectrale présente d'autres avantages car elle est aussi utilisée dans les télécommunications par fibres optiques puisqu'elle correspond au minimum d'absorption de la silice et c'est une fenêtre de transmission de l'atmosphère.