Nous proposons dans ce paragraphe une description des principales sources de bruit avec leur influence respective sur la qualité du signal.
Le bruit de lecture est du à la fluctuation de photo-charges aux bornes de la capacité de type MOS constituée par le pixel (Figure 34).
La fluctuation de charge aux bornes d'une capacité C est donnée par :
avec k la constante de Boltzmann et T la température. Le nombre d'électron thermiques générés dans C constitue le bruit de lecture. Il est calculé en valeur rms.
Nous avons :
Par exemple, si nous avons C = 50 pF, alors on a :
= 2840 électrons à T = 230 K
= 2709 électrons à T = 273 K
= 2503 électrons à T = 233 K
= 46 électrons à T = 77 K
= 10 électrons à T = 4 K
On constate qu'à température ambiante, le nombre d'électrons du bruit de lecture est considérable et que nous avons intérêt à refroidir le capteur afin de limiter sa valeur.
Le bruit de lecture conditionne la dynamique de stockage par pixel. En effet, la capacité de stockage est égale à . La dynamique de stockage est alors définie par :
La dynamique de stockage est proportionnelle à la tension appliquée sur le pixel.
Il dépend du temps d'accumulation des charges, c'est à dire du temps d'intégration du capteur, et du nombre d'électron d'obscurité par seconde du capteur. Nous avons ainsi :
Le bruit de photons est du à la nature quantique de la lumière. Un flux de photons est assimilable à un flux de particule arrivant avec un taux nph sur le détecteur (un pixel). Ce flux génère donc pendant la durée tINT un nombre de photons égal à Nph = n phtINT.
La probabilité de détecter n photons durant le temps d'intégration tINT est une distribution de Poisson, c'est à dire que :
La valeur moyenne de ce bruit est égale à :
et la variance de la statistique est :
La fluctuation de photons est donc en racine du nombre de photons. Pour un flux lumineux F incident sur le pixel nous en déduisons le nombre de photo électrons du bruit de photons exprimé par :
avec :
constante de Planck : h = 6,6256x10-34 J.s
vitesse de la lumière : c = 299792458 m.s-1
efficacité quantique du pixel
longueur d'onde de la lumière
Le bruit de numérisation dépend du nombre d'électrons à saturation (Nsat) et du nombre de bits de numérisation (Nbits). Pour un échelon de quantification , la statistique de l'erreur de quantification est une loi uniforme sur dont la variance est . Le nombre de niveaux de quantification est égal à . Le nombre délectons correspondant à un échelon de quantification est donc égal à :
d'où l'on peut déduire l'expression du bruit de quantification :